samedi 29 novembre 2014

La Source 29 novembre-31 décembre 2014

La Source
Ballet en deux actes et trois tableaux
Livret d'après Charles Nuitter et Arthur Saint-Léon
Musique - Léo Delibes, Ludwig Minkus (version réalisée par Marc-Olivier Dupin)
Chorégraphie - Jean-Guillaume Bart
Décors - Eric Ruf
Costumes - Christian Lacroix
Lumières - Dominique Bruguière
Dramaturgie - Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart
Ballet créé pour le Ballet de l'Opéra de Paris le 22 octobre 2011

Orchestre Colonne
Direction musicale - Koen Kessels

Description de l'argument dans l'entrée du ballet le  22 octobre 2011

Ludmila Pagliero - Karl Paquette
Distribution de la Première, 29 novembre 2014
Naïla, esprit de la Source - Ludmila Pagliero
Djémil, chasseur - Karl Paquette
Nouredda, promise au Khan - Laëtitia Pujol
Mozdock, frère de Nouredda - Vincent Chaillet
Zaël, elfe de Naïla - Emmanuel Thibault
Dadjé, favorite du Khan - Nolwenn Daniel
Le Khan - Alexis Renaud

jeudi 27 novembre 2014

Casse-noisette 26 novembre-31 décembre 2014


Casse-Noisette
Ballet en deux actes
Sujet de Marius Petipa d'après un conte d'E.T.A. Hoffmann, adapté par Alexandre Dumas
Musique - Piotr Ilyitch Tchaikovski
Chorégraphie et mise en scène - Rudolf Noureev d'après Marius Petipa et Lev Ivanov
Décors et costumes - Nicholas Georgiadis
Production créée pour le Ballet de l'Opéra de Paris le 19 décembre 1985

Orchestre de l'Opéra national de Paris
Maitrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Direction musicale - Kevin Rhodes

Avec la participation des élèves de l'école de Danse

Distribution de la Première, 26 novembre 2014
Clara : Dorothée Gilbert
Drosselmeyer/Le Prince : Mathieu Ganio


Argument du ballet dans l'entrée du 11 décembre 2009

vendredi 31 octobre 2014

Publications Ballet de l'Opéra de Paris

1992-2014
Ballet de l'Opéra national de Paris

1992-2014 : Ballet de l'Opéra national de Paris, Paris : Opéra de Paris, 2014, 282 p.

La "bible" des années où Brigitte Lefevre a été administratrice, sous la direction artistique de Patrick Dupond, puis directrice de la danse à l'Opéra de Paris.
Tous les détails des crédits des ballets, agencés par saisons, avec les titulaires des rôles principaux. Quelques photos pleine page pour chaque saison illustrent les productions et présentent les danseurs étoiles. Une sorte de version papier allégée du très utile memopera (qui contient en plus les distributions par dates des Etoiles et danseurs dans les rôles principaux depuis 1989) avec un récapitulatif sous forme de listes à la fin des créations, des entrées au répertoire, des tournées (absentes de memopera - pour le moment on l'espère), des productions filmées sorties en DVD, des compagnies et danseurs invités, des créateurs, des étoiles nommées et ayant fait leurs adieux pendant cette période. Quelques coquilles qui ne figurent pas dans version en ligne, à corriger pour une prochaine édition ("augmentée" et généralisée aux directions précédentes et postérieures ?), mais malgré tout un must pour les balletomanes.


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Pibrac, Pierre-Elie de & Dreyfus, Arnaud.- In Situ : dans les coulisses de l’opéra de Paris.- Paris : Clémentine de la Feronnière, 2014, 378 p.

La conception intellectuelle était intéressante au départ mais le résultat est d'autant plus décevant que le photographe semble avoir eu un accès élargi à la compagnie. Mais à trop avoir voulu faire (les interviews, les photos,  les coulisses, la scène, le flou, la couleur, le noir et blanc, les jeunes, les anciens, etc), la vision des coulisses promise reste superficielle, la narration photographique inégale et brouillonne, l'ouvrage n'est même pas sauvé par la qualité des photos.

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Grandchamp des Raux, Eugénia, Danse, Paris : Editions Gourcuff Gradenigo, 2014, 256 p.

A l’inverse de Pierre-Elie de Pibrac, la photographe se concentre sur une seule technique, le flou artistique. Elle le maîtrise bien. L’ouvrage développe à l’infini des teintes et des poses de ses ballets fétiches (Notamment La Dame aux camélias quasi inépuisable et Sylvia de John Neumeier et La Bayadère) dans un livre qui au finish tient plutôt d'une recherche quasi picturale que sur l’ouvrage de photos. Pourquoi pas ?

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Fulgurances
Hochman, Natacha,  Fulgurances, Prayssas : Arphilvolis éditions, 2014, 127 p.

La photographe, habituée du ballet de l'opéra (livres précédents sur l'Ecole de danse), présente ici son travail en répétitions générales selon trois thématiques (Séduction-Passion-Déchirure) dont la distribution n'est pas toujours évidente mais qui illustrent les nombreuses manières de restituer des émotions dans la danse. Les poses sont donc choisies avec soin, la présentation artistique est simple et claire, la texture de l'impression a beaucoup de charme et l'ensemble se feuillette agréablement. Une conception classique avec un petit plus artistique.


mardi 21 octobre 2014

Rain 21 octobre - 7 novembre 2014


Musique – Steve Reich Music for eighteen musicians pour ensemble avec voix (1976)
Chorégraphie  - Anne Teresa De Keersmaeker (2001)
Décors et lumières - Jan Versweyveld
Costumes - Dries Van Noten

Ensemble Ictus
Synergy Vocals
Direction Musicale - Georges-Elie Octors

Entrée au répertoire du ballet de l'Opéra de Paris le 25 mai 2011

Muriel Zusperreguy - Nicolas Paul - Sae Eun Park
Description synoptique de la pièce dans l'entrée du 25 mai 2011

Distribution de la Première le 21 octobre 2014 : Laura Bachman, Léonore Baulac, Vincent Chaillet, Valentine Colasante, Christelle Granier,  Amélie Lamoureux,  Sae Eun Park, Nicolas Paul, Daniel Stokes, Muriel Zusperreguy

2ème distribution : Léonore Baulac, Camille de Bellefon, Valentine Colasante, Adrien Couvez, Letizia Galloni, Laurence Laffon, Marc Moreau, Caroline Robert, Jérémy-Loup Quer, Severine Westermann

Christelle Granier - Muriel Zusperreguy - Nicolas Paul - Sae Eun Park - Camille de Bellefon

jeudi 9 octobre 2014

Harald Lander - William Forsythe





Affiche mixte pour rentrée ardue avec Etudes, ballet d’Harald Lander qui requiert une virtuosité aiguë seyant mal à un début de saison alors que les corps se cherchent après le repos estival. Est-ce pour cette raison qu’un certain nombre d’Etoiles manquait cruellement à l’appel ? De fait, peu de distributions, peu d’enchantements suscités par des solistes solides mais concentrés sur la technique et faisant l’impasse sur l'artistique, musicalité mise à mal sur cette partition, il est vrai peu inspirante. L’excellence technique se perçoit dans le corps de ballet au fur et mesure de la soirée même si au finish, et sans doute pour les même raisons, il a manqué aussi un peu de temps de réglages dans la synchronisation des ensembles.

Amandine Albisson -  Audric Bezard - Florian Magnenet

Woundwork1 et sa construction épurée semblait aussi un peu souffrir d’un manque d’appropriation artistique si l’on excepte la magistrale composition de Marie-Agnès Gillot, plus que jamais ici liane au corps signifiant trouvant sa raison d’être. Mention spéciale également à Audric Bezard, véritable caméléon de cette triple affiche, dansant  dans les trois ballets, parfois dans deux par soir, avec un style qui lui est propre mais se glissant dans les trois rôles différents avec le même enthousiasme. Laëtitia Pujol et Alice Renavand ont montré de belles sinuosités par moment mais le second couple de Woundwork1 est en retrait dans la conception du ballet comme on avait pu le voir en 2012 où même Nicolas Le Riche n’avait rien su en faire.

Audric Bezard - Marie-Agnès Gillot

L’explosion et la créativité artistiques se sont donc retrouvées sur Pas./Part drainé par un patchwork musical ne laissant aucun répit. L’œuvre de Forsythe capte l’attention dans des moments calmes qui rappellent les sinuosités du ballet précédent et fait jaillir sa bonne humeur dans des instants plus rapides et d’autant plus virtuoses, parfois acrobatiques, parfois plus esthétiques, mais où chaque soliste a montré une formidable musicalité et un enthousiasme communicatif.
Alessio Carbone - Pauline Verdusen

La série s’est donc terminée sous le signe du gala pour les adieux de Brigitte Lefèvre. Suite de danses et Aunis n’ont pas apporté grand-chose à la soirée mais l’ambiance était décontractée et festive sur scène et dans la salle, lorsqu’à l’issue du défilé du ballet, la directrice de la danse a tiré sa révérence au milieu des danseurs (futurs, anciens et actuels) et des techniciens. 



samedi 4 octobre 2014

Adieux Brigitte Lefèvre

Brigitte Lefèvre avec Benjamin Millepied, le passage de témoin




samedi 20 septembre 2014

Harald Lander - William Forsythe 20 septembre - 4 octobre 2014




Etudes
Musique - Carl Czerny, adaptée et orchestrée par Knudåge Riisager
Chorégraphie - Harald Lander, réglée par Thomas Lund
Version réalisée pour le Ballet de l'Opéra national de Paris le19 novembre1952

Orchestre de l'Opéra national de Paris
Direction Musicale - Frédéric Laroque
Durée : 47  mn

Woundwork1
Musique originale - Thom Willems 
Chorégraphie, scénographie et lumières - William Forsythe 
Costumes - Stephen Galloway 
Ballet créé pour le ballet de l'Opéra national de Paris le 31 mars 1999
Durée : 25 mn

Pas./Parts
Musique originale - Thom Willems
Chorégraphie, scénographie et lumières - William Forsythe
Costumes - Stephen Galloway
Ballet créé pour le ballet de l'Opéra national de Paris le 31 mars 1999
Durée : 35 mn

Défilé du Ballet les 20 septembre et 4 octobre 2014
Musique  - Hector Berlioz, Marche, extrait de l'opéra Les Troyens
Durée : 15 mn


Saison 2014-2015



lundi 28 juillet 2014

Bye Bye 2013-2014


Saison 2013-2014

La Dame aux camélias
John Neumeier
21 septembre - 10 octobre 2013, Opéra Garnier
Programme - Première - Review - Adieux Agnès Letestu
Saburo Teshigawara - Trisha Brown - Jiří Kylián
Darkness is Hiding Black Horses - Glacial Decoy - Doux Mensonges
31 octobre - 14 novembre 2013, Opéra Garnier
Programme - Review


La Belle au bois dormant
Rudolf Noureev
4 décembre 2013 - 4 janvier 2014, Opéra Bastille
Programme
Le Parc
Angelin Preljocaj
7-31 décembre 2014, Opéra Garnier
Programme - Abandon - Alice Renavand Etoile - Résistance - Rencontre - Review

Onéguine
John Cranko
3 février - 5 mars 2014
Programme - Adieux Isabelle Ciaravola - Amandine Albisson Etoile

Agnes de Mille - Birgit Cullberg
Fall River Legend - Mademoiselle Julie
21 février - 13 mars 2014
Programme - Review



Orphée et Eurydice
Pina Bausch
3-21 mai 2014, Opéra Garnier


George Balanchine - Benjamin Millepied
Palais de Cristal- Daphnis et Chloé
10 mai - 8 juin 2014, Opéra Bastille
Programme


Jerome Robbins - Alexei Ratmanski
Dances at a gathering - Psyché
19 juin-7 juillet 2014, Opéra Garnier
Défilé du ballet - Programme - Adieux Christophe Duquenne

Notre - Dame de Paris
Roland Petit
30 juin - 16 juillet 2014, Opéra Bastille


Soirée Nicolas Le Riche
9 juillet 2014, Opéra Garnier
Adieux Nicolas Le Riche



Œuvre de la saison 2013-2014 
3-21 mai 2014, Opéra Garnier
12-14 juillet 2014, Madrid, Teatro Real
Orphée et Eurydice
 

jeudi 24 juillet 2014

Œuvre de la saison 2013-2014

Stéphane Bullion

Orphée et Eurydice de Pina Bausch que la compagnie a eu l’excellente idée d’aller présenter à Madrid en juillet reste le meilleur souvenir d’une saison pourtant riche, d’abord en émotion avec le départ de trois étoiles mais aussi par sa proposition de ballets aux styles particulièrement variés.
Orphée et Eurydice, opéra dansé, joue peut-être hors-concours dans une autre dimension mais impossible de ne pas le distinguer par sa facture singulière et son apport à l’art en général.
 
Stéphane Bullion

L’intelligence plastique de la chorégraphie et de la scénographie alliée à la profondeur mystique de l’interprétation des danseurs parisiens en font une œuvre intemporelle qui plus encore cette année tend à la perfection. Les danseurs du ballet de l’Opéra de Paris la magnifient dans sa qualité intrinsèque comme ils l’enrichissent de corollaires exégètes.

Stéphane Bullion

Aux côtés de Maria-Riccarda Wesseling, le poète Stéphane Bullion met son âme meurtrie à nu et Nicolas Paul dévoile son énergie farouche. Sur les mots de Yun Jung Choi, Marie-Agnès Gillot  déploie un féroce désespoir,  Alice Renavand une explosion de sentiments.

Nicolas Paul

Temps  suspendu aux mélopées funèbres qui au-delà du mouvement transposent l’œuvre graphique en réflexion métaphysique, l’œuvre de Pina Bausch élève les sens autant que l’esprit, crée des passerelles de transmission entre la danse et le chant, entre le geste et la pensée, entre la vision et l'émotion, exaltation de la fonction essentielle de l’art, instrument esthétique de la réflexion.

Stéphane Bullion -  Marie-Agnès Gillot - Maria-Riccarda Wesseling -Yun Jung Choi

dimanche 20 juillet 2014

Notre - Dame de Paris

Audric Bezard - Stéphane Bullion
Notre Dame de Paris est un étrange ballet dans sa construction et la distribution des rôles. C’est un ballet plutôt court, une heure et vingt minutes, avec un deuxième acte de trente minutes. La distribution chorégraphique est déstabilisante car quatre personnages principaux se répartissent l’action avec des caractéristiques très symboliques et répétitives, sans qu’aucun n’apparaisse comme le principal, même si le bossu Quasimodo est pratiquement toujours en scène et mis à l’honneur avec deux solos torturés et un pas de deux romantique. Le prêtre maudit Frollo à la variation possédée, caractérise son aspect agressif dans une confrontation avec Esmeralda et un pas de trois avec celle-ci et Phoebus. Outre ces apparitions avec les maîtres de la cathédrale, Esmeralda a une variation de la séduction et Phoebus une entrée courte mais tonique avec ses sbires. Dans ce court laps de temps, tout cela répartit l’attention pour mettre l’accent sur une narration bien supportée par un corps de ballet sans pointe. Ici, on voit les filles et les garçons dans un travail presque similaire, expressionniste, fait de sauts, pirouettes et travail au sol très contemporain alors même que la gestion des ensembles est très précise voire rigoriste. La scénographie joue de décors spectaculaires, aussi bien l’imposante Cathédrale ou le parvis, une scène souvent séparée en deux avec un fond surélevé qui met bien en valeur les solistes et le corps de ballet.

Stéphane Bullion - Alice Renavand
Ballet mixte ou de transition, la musique de Maurice Jarre est parfaitement adaptée à ces spécificités, petit bijou construit autour des personnages avec leurs signes distinctifs, pesante pour l’effrayant Quasimodo, inquiétante pour Frollo, gargantuesque pour Phoebus et mystérieuse pour Esmeralda. 
Les costumes d’Yves Saint-Laurent semblent avoir le plus souffert du temps qui passe. Datés de manière incongrue,  ils seraient presque acceptables si celui de Phoebus ne rappelait pas sans cesse le délire des années 60.

Florian Magnenet - Alice Renavand
Ballet de groupe, c’est logiquement la distribution la plus équilibrée qui a retenu l’attention. En concevant du sur mesure Audric Bezard, Stéphane Bullion, Florian Magnenet et Alice Renavand ont joué à fond le jeu de la narration. 
Audric Bezard a su saisir la profondeur d’un rôle presque aussi important que celui de Quasimodo et montrer la nature anxieuse et inquiétante de Frollo à travers sa danse comme son jeu d’acteur. Ses évolutions montrent parfaitement la dualité du personnage, des sauts légers et rapides mais aussi une présence physique très puissante symbolisant la menace. 

Audric Bezard - Alice Renavand
Alice Renavand à la danse souple et chatoyante, a présenté une Egyptienne plus joueuse que mystérieuse, plus libérée que femme fatale apportant une nuance de légèreté sur scène. Son attirance pour le superbe Phoebus de Florian Magnenet s’insère totalement dans le cours de l’histoire. Celui-ci a su donner au volage capitaine de la garde malmené par un costume ridicule et une chorégraphie primaire, une présence justifiant son rôle dans l’histoire. L’Esmeralda d’Alice Renavand, très humaine et charmante allait aussi parfaitement avec son Quasimodo au grand cœur, un Stéphane Bullion parfois inquiétant prédateur parfois amoureux enfantin, candide mais pas idiot, grave mais pas méchant. Le danseur qui a encore montré combien il sait magistralement rendre les tourments de l’âme a livré une personnification très fouillée du bossu ; il aura aussi apporté au rôle une touche technique supplémentaire, un engagement physique personnalisé dans les sauts proposés, écarts ou tours en l'air, une originalité avec un porté à une main, de quoi enrichir son Quasimodo dans tous ses aspects. 
Ce quatuor de danseurs en pleine maturité artistique a restitué l’histoire d’une manière cohérente et brillante rendant tout autant hommage à l’œuvre de Victor Hugo qu’au talent de Roland Petit.

Stéphane Bullion - Alice Renavand

samedi 19 juillet 2014

Notre-Dame de Paris

Stéphane Bullion
"...Avec le temps, il s'était formé je ne sais quel lien intime qui unissait le sonneur à l'église. Séparé à jamais du monde par la double fatalité de sa naissance inconnue et de  sa nature difforme, emprisonné dès l'enfance dans ce double cercle infranchissable, le pauvre malheureux s'était accoutumé à ne rien voir dans ce monde au delà des religieuses murailles qui l'avaient recueilli à leur ombre. Notre-Dame avait été successivement pour lui, selon qu'il grandissait et se développait, l'œuf, le nid, la  maison, la patrie, l'univers... "

Stéphane Bullion - Alice Renavand

" ...Quasimodo s'était arrêté sous le grand portail. Ses larges pieds semblaient aussi solides sur le pavé de l'église que les lourds piliers romans. Sa grosse tête chevelue s'enfonçait dans ses épaules comme celle des lions qui eux aussi ont une crinière et pas de cou..." 

Stéphane Bullion
"...Par moments, il avait l'air de n'oser la toucher, même du souffle. Puis, tout à coup, il la serrait avec étreinte dans ses bras, sur sa poitrine anguleuse, comme son bien, comme son trésor, comme eût fait la mère de cette enfant; son œil de gnome, abaissé sur elle, l'inondait de tendresse, de douleur et de pitié, et se relevait subitement plein d'éclairs..."

Stéphane Bullion - Alice Renavand

"...Quasimodo avait vraiment sa beauté. Il était beau, lui, cet orphelin, cet enfant trouvé, ce rebut, il se sentait auguste et fort, il regardait en face cette société dont il était banni, et dans laquelle il intervenait si puissamment, cette justice humaine à laquelle il avait arraché sa proie, tous ces tigres forcés de mâcher à vide, ces sbires, ces juges, ces bourreaux, toute cette force du roi qu'il venait de briser, lui infime, avec la force de Dieu..."


Stéphane Bullion
"...Et puis c'était une chose touchante que cette protection tombée d'un être si difforme sur un être si malheureux, qu'une condamnée à mort sauvée par Quasimodo. C'étaient les deux misères extrêmes de la nature et de la société qui se touchaient et qui s'entraidaient..."  

Stéphane Bullion - Alice Renavand
..."Quasimodo alors releva son œil sur l'égyptienne dont il voyait le corps, suspendu au gibet, frémir au loin sous sa robe blanche des derniers tressaillements de l'agonie, puis il le rabaissa sur l'archidiacre étendu au bas de la tour et n'ayant plus forme humaine, et il dit avec un sanglot qui souleva sa profonde poitrine: «Oh! tout ce que j'ai aimé!»..."

Audric Bezard - Stéphane Bullion - Alice Renavand
Notre-Dame de Paris, Victor Hugo. 1831.